Trois ans après le tour des glaciers de la Vanoise en 4 jours et un an après nos 3 jours sur le GR10 dans les Pyrénées, nous sommes de nouveau repartis entre amis à la montagne. Comme l’an passé, nous avons choisi une randonnée accessible en train de nuit pour ne pas perdre du temps sur le trajet depuis la Bretagne.
Notre choix s’est porté sur la vallée des Merveilles, dans le Parc national du Mercantour, accessible en TER depuis Nice. Cette dernière étant elle-même directement accessible en train de nuit. Nous partons ainsi pour 4 jours de randonnée dans les Alpes-Maritimes à l’autre bout de la France !
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Dans un premier temps, nous vous détaillons l’itinéraire et le récit de cette randonnée. Vous trouverez ensuite nos conseils pratiques (équipements, logement, budget, etc.) à la fin de l’article.
- Itinéraire et retour d’expérience
- Comment se rendre en train dans le parc du Mercantour ?
- Quels équipements pour la randonnée ?
- Où dormir dans la vallée des Merveilles ?
- Notre budget
Topo guide : 4 jours de randonnée dans la vallée des Merveilles
Depuis Nice, où nous avons passé la nuit à l’hôtel (nous avons fait l’aller en TGV la veille, faute de train de nuit ce jour-là…), nous avons tout d’abord rejoint Saint-Dalmas de Tende. Nous avons ainsi embarqué dans le TER en suivant la magnifique ligne du train des Merveilles. Avant même de commencer cette randonnée, nous en prenons déjà plein les yeux pendant 2 heures de trajet ! Nous arrivons ensuite dans l’immense gare démesurée du village. Le séjour commence bien !
Jour 1 : Gare de Saint-Dalmas de Tende (696 m) -> Refuge de Fontanalbes (2 018 m)
- distance : 15,5 km
- dénivelé + : 1 525 mètres / dénivelé – : 200
- durée : 6 h
En fin de matinée, nous arrivons en train à Saint-Dalmas de Tende. Il fait beau et chaud mais des orages sont annoncés dans l’après-midi. Nous ne perdons pas de temps et débutons tout de suite notre périple pour la journée. Nous nous rendons jusqu’au refuge de Fontanalbes, notre première étape pour la nuit.
Depuis Saint-Dalmas de Tende, nous prenons le chemin de Valaire pour nous rendre jusqu’au lac des Mesches. Le sentier débute au niveau de la ZA de Saint-Dalmas la Minière. Ça grimpe dur pour commencer : 700 m de dénivelé positif sur 2,3 km ! Le sentier monte ensuite de façon plus progressive, avant de redescendre légèrement au lac des Mesches. Heureusement, le sentier est principalement à l’ombre de arbres.
En arrivant au lac des Mesches, un fort coup de tonnerre retenti ! Puis la pluie arrive. Nous sortons alors nos équipements de pluie… mais finalement pas pour longtemps car le soleil revient après seulement 10 minutes.
Nous longeons maintenant la route D91, du lac des Mesches jusqu’au village de Castérino, avant de reprendre un sentier jusqu’au refuge. Après 6 heures de marche et quelques pauses, nous arrivons dans un lieu complètement rénové en 2019. Un vrai petit coin de paradis (et le meilleur refuge du séjour). Et en plus, nous sommes seulement 6 à y dormir ce soir-là pour 35 couchages ! C’est le grand luxe !
Après une bonne bière et une bonne douche, nous dînons sur place (option végétarienne disponible). Comme toujours dans les refuges, c’est excellent et copieux ! Ensuite, nous faisons quelques parties de jeux avant d’aller nous coucher pour être en forme. Une nouvelle journée de marche nous attend le lendemain !
Jour 2 : Refuge de Fontanalbes (2 018 m) -> Refuge de Nice (2 233 m)
- distance : 13,1 km
- dénivelé + : 980 m / dénivelé – : 770 m
- durée : 8 h
La voie sacrée
Après une bonne nuit de sommeil, un réveil matinal et un petit-déjeuner dehors sous un grand soleil, nous partons du refuge à 8 h 30. Avant de nous diriger vers le refuge de Nice, nous faisons un petit détour par la voie sacrée pour y observer les gravures rupestres millénaires qui font la renommée de la vallée.
Depuis le refuge, nous atteignons la voie sacrée en moins d’une heure (2 km / 200 m de dénivelé positif). Il y a un nombre importants de gravures, certaines plus faciles à repérer que d’autres. Nous faisons ensuite la boucle pour les lacs jumeaux et le lac vert de Fontanalbe. Les paysages sont vraiment magnifiques ! Comme la veille, nous sommes seuls ! Nous en profitons pour faire une première pause dans ce petit coin de paradis !
Après cette facile mise en jambe, nous reprenons le chemin vers le refuge de Nice. Nous avons deux cols à franchir : la baisse de Fontanalbe à 2 568 m d’altitude et la Baisse du Basto à 2 693 m !
La baisse de Fontanalbe (2 568 m)
Pour atteindre la baisse de Fontanalbe, le chemin grimpe de façon assez progressive : 440 m de dénivelé positif sur 3,8 km. Nous quittons les sous-bois pour des sentiers plus rocailleux avec la traversée de quelques névés qui n’ont pas encore fondues en cette fin du mois de juin. Dans la montée, nous apercevons le premier bouquetin de ce séjour (et ce sera loin d’être le dernier !). La faune est très présente dans le parc national du Mercantour !
Nous passons le col pour ensuite redescendre 200 m sur 900 m de distance jusqu’au lac du Basto. De ce côté, la neige est beaucoup plus présente. Ce qui ne nous facilite pas la descente. Mais avec nos crampons, ça reste facile (surtout par rapport à ce qui nous attend !).
Baisse du Basto (2 693 m)
Pour passer notre second col de la journée et le plus haut, nous montons 300 m sur 1,7 km. Sur ce versant, nous rencontrons de plus en plus de neige au fur et à mesure de notre ascension. Mais bien équipés avec nos crampons au pied, nous atteignons assez facilement le sommet à 2 693 m d’altitude ! Après une pause bien méritée, nous entamons notre descente finale : 460 m sur 2,9 km.
Mais là, c’est un autre paire de manche ! Le début de la descente est très raide (environ 300 m de dénivelé négatif sur moins de 1 km !) et elle est complètement enneigée. Même avec les crampons et nos bâtons, nous galérons à descendre et nous tombons plusieurs fois.
Après quelques sueurs froides, la suite de la descente est plus tranquille. Pour notre plus grand plaisir, nous croisons de nombreux chamois juste avant d’arriver au refuge. Nous sommes contents d’y arriver après 8 heures de marche. Nous y prenons une excellente tarte à la myrtille et une bonne bière pour reprendre des forces !
Le refuge de Nice est très sympa, avec une vue magnifique sur le lac de la Fous en contrebas. Les repas étaient également très bons. Le seul bémol, c’est que le refuge était plein à craquer. On regrettait un peu le refuge de Fontanalbe de la veille (surtout quand ça ronfle dans les dortoirs !).
Jour 3 : Refuge de Nice (2 232 m) -> Refuge des Merveilles (2 130 m)
- distance : 11,6 km
- dénivelé + : 820 m / dénivelé – : 830 m
- durée : 6 h
Pour ce troisième jour de randonnée, la feuille de route était assez simple… Nous devions tout d’abord descendre pendant 5 km jusqu’au pont du Countet (1 687 m) puis remonter pendant 3,6 km jusqu’au pas de l’Arpette (2 508 m d’altitude) avant de redescendre tranquillement sur 2,9 km jusqu’au refuge des Merveilles.
Mais tout ne s’est pas passé comme prévu…
Après un bon petit-déjeuner, nous partons vers 9 heures du refuge. Nous entamons alors la descente vers le pont du Countet. Mais à un moment, nous nous trompons de chemin ! Nous voilà maintenant sur celui en direction du lac Autier. Et nous nous en rendons compte alors que nous sommes déjà bien avancés… Toutefois, nous voyons sur l’application maps.me qu’il y a un chemin, après le lac, via la baisse du lac Autier (2 637 m).
Nous déjeunons au lac puis nous suivons les cairns. En toute confiance, nous entamons une montée de plus en plus raide… Et la fin est juste horrible, avec une montée de près de 100 m sur environ 200 m dans la neige puis dans un pierrier ! Nous avançons tant bien que mal tous les 3. Mais nous finissons par y arriver… et nous ne vous conseillons pas du tout ce chemin (faites plutôt demi-tour !).
Ce détour nous permet tout de même d’emprunter la vallée des Merveilles et d’observer de nouveau ses gravures rupestres jusqu’au refuge de Nice. Attention, les bâtons sont interdits ici pour ne pas abîmer les gravures !
Si vous prenez le sentier par le pont du Countet et le pas de l’Arpette, vous pouvez rejoindre le sentier de la vallée des Merveilles avant d’arriver au refuge en faisant un petit aller-retour (2 km).
Après 6 h 30 d’aventures, nous arrivons au refuge des Merveilles situé au bord d’un lac artificiel. Le refuge est bien même si, encore une fois, il y a beaucoup de monde (c’est un peu trop touristique !).
Jour 4 : Refuge des Merveilles (2 130 m) -> Gare de Saint-Dalmas de Tende (696 m)
- distance : 16,5 km
- dénivelé + : 250 m / dénivelé – : 1 670 m
- durée : 6 h
Pour ce dernier jour, nous partons tôt. L’objectif est d’arriver à la gare avant 15 heures pour y prendre notre train pour Nice (et ensuite rentrer en train de nuit). Le temps est gris, mais il ne fait pas froid.
Nous entamons notre longue descente jusqu’au lac des Mesches principalement dans les bois. Au lac, nous reprenons le même chemin qu’à l’aller via le chemin de Valaire. Après les paysages extraordinaires des derniers jours, ce dernier jour est plus monotone. Le temps est lourd et il fait de plus en plus chaud au fur et à mesure de notre descente. Nous arrivons au village assoiffés… et nous tombons sur un bar fermé l’après-midi ! Dommage. Le train arrive et nous descendons jusqu’à la mer en train et au frais (grâce à la climatisation !).
Nous arrivons à Nice en fin de journée avec des souvenirs plein la tête et une belle aventure entre amis. Nous prenons maintenant le train de nuit jusqu’à Paris, avant de prendre un TGV jusqu’à Rennes et terminer ce superbe séjour en pleine nature !
Comment se rendre en train dans le Parc national du Mercantour ?
La vallée des Merveilles et le Parc national du Mercantour sont accessibles via le train de nuit Paris – Nice puis via le train des Merveilles (un TER de Nice à Tende).
Côté tarif, les billets de train de nuit en couchette sont à partir de 20 € avec la réduction de la carte Avantage ! Vous trouverez nos conseils pour réserver votre billet de train au meilleur prix dans cet article.
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Depuis Nice, le TER vous emmène jusqu’à Saint-Dalmas de Tende pour moins de 15 €. Une réduction est appliquée sur les billets pour des groupes dès 3 personnes (de 30 à 50 % selon le nombre).
En arrivant en train dans les Alpes-Maritimes pour randonner, vous vous économiserez une longue et fatigante journée de route (13 heures de trajet sans les arrêts depuis Rennes) !
Quels équipements pour une randonnée de 4 jours ?
Pour partir en randonnée, il est essentiel d’avoir un minimum de matériel adapté, pour tous les temps. Il n’existe pas de mauvais temps, seulement un équipement inapproprié ! ;) En montagne, la météo peut évoluer très vite, il est donc important de rester préparé et de ne pas se laisser surprendre.
Voici une liste (non exhaustive) des équipements que nous recommandons :
- de bonnes chaussures (si elles sont neuves, pensez à bien marcher avec avant pour éviter les ampoules ;) )
- des bâtons de marche (une fois qu’on a testé avec, on ne peut plus s’en passer !)
- une gourde de minimum 1,5 L
- une casquette ou un chapeau, des lunettes de soleil et de la crème solaire
- un k-way (sert de coupe-vent et de vêtement de pluie)
- une polaire, des gants et un bonnet
- un sur-pantalon de pluie
- des crampons (si la neige est encore présente)
- des jumelles
- une trousse de secours, notamment avec des pansements
- des barres de céréales ou autres encas sucrés
- une paire de sandales ou de chaussons pour les refuges (de notre côté nous n’en avions pas mais des grosses chaussettes font aussi l’affaire)
- un sac de couchage compact
- un oreiller gonflable
- des vêtements de randonnée pour 4 jours
- un vêtement de nuit
- et un grand sac de randonnée pour mettre toutes ces affaires-là dedans (environ 40 / 45 L) !
Où dormir dans le Parc national du Mercantour ?
Pour information, le bivouac est interdit dans la zone où des gravures sont répertoriés (hormis dans les aires aménagées à côté du refuge des Merveilles et du refuge de Fontanalbe).
Le Parc national du Mercantour compte de nombreux refuges confortables. Chaque refuge a ses propres périodes de gardiennage, qui peuvent varier de l’un à l’autre. Les tarifs et les formules d’hébergement diffèrent également selon les refuges. Pour obtenir toutes les informations nécessaires, consultez le site du refuge. Et surtout, pensez bien à réserver votre nuitée à l’avance, idéalement plusieurs semaines avant votre séjour, car les places se remplissent rapidement (notamment en haute saison) !
De notre côté, nous avons dormi dans ces 3 refuges :
Pour chacune de ces 3 nuits, nous avons pris une pension complète. C’est-à-dire qu’en plus de la nuit, nous avions le dîner, le petit-déjeuner et un pique-nique le lendemain inclus. C’est hyper confort ! Les repas sont toujours bons et copieux et une formule végétarienne est disponible sur demande. En pension complète, nous avons payé environ 65 € par personne et par nuit.
Bon à savoir : prévoyez de la monnaie ou un chèque au cas où ! Il peut arriver qu’un refuge ne prenne pas la carte ! Et il n’y a pas de distributeur à proximité !
Notre budget pour 4 jours de randonnée dans les Alpes
Pour ces 4 jours, notre budget a été de 485 € par personne :
- 156 € pour l’aller-retour en train (TGV à l’aller / train de nuit au retour) depuis Rennes
- 20 € pour l’aller-retour en TER de Nice à Saint-Dalmas de Tende
- 68 € pour la nuit au refuge de Fontanalbe en pension complète (+ 1 bière)
- 82 € pour la nuit au refuge de Nice en pension complète (+ 1 bière et une tarte à la myrtille)
- 76 € pour la nuit au refuge des Merveilles en pension complète (+ 1 bière et une boisson sans alcool)
- 71 € pour les restaurants et les quelques courses pour se restaurer
Un budget plutôt raisonnable pour ces quatre jours d’aventure à profiter en pleine nature (et une journée en train à l’aller !).
Alors, prêt à partir à l’aventure dans les Alpes-Maritimes en randonnée ?
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